Usine de traitement de l'eau. Un projet très contesté !

Publié le par ma-derniere-bataille

 

 

 

Le projet de construction d'une usine de traitement d'eau potable, à Cléguérec, semble loin de faire l'unanimité.


Il est notamment contesté par des élus locaux, dont Jean-Pierre LeRoch.

Depuis le 11juillet et l'ouverture d'une enquête publique portant sur la construction d'une usine de traitement d'eau potable sur le Blavet, à Cléguérec, le commissaire-enquêteur n'avait guère été sollicité, lors de ses permanences. Hier pourtant, jour de clôture de cette enquête, plusieurs opposants au projet se sont déplacés pour faire part de leurs observations.

Un coût estimé à 7,5M€

Porté par le syndicat départemental de l'eau (SDE), ce projet vise à construire une seconde usine de traitement de l'eau, a proximité de celle existante, en bordure du Blavet, baptisé Mangoër I.Pour les promoteurs, cette usine devrait à la fois permettre de «sécuriser l'approvisionnement en eau du Morbihan intérieur; prévenir les risques de rupture et pallier la mise hors service de certains sites». Le coût de cette usine, baptisé Mangoër II, est estimé à 7,5M€ et sera entièrement financé par le SDE. Entre les élus locaux et le syndicat départemental de l'eau, présidé par l'ancien conseiller général, Aimé Kerguérist, les joutes récentes n'ont pas toujours été tendres. Nombre d'élus de Pontivy communauté (cette collectivité vient d'ailleurs de prendre de nouvelles compétences dans le domaine de l'eau potable et de l'assainissement), avaient d'ailleurs voté contre le projet de changement de statuts du SDE. Finalement adopté par une majorité d'élus morbihannais, à la fin de l'année dernière, ce changement sera effectif en janvier2012. Il permettra alors au SDE de développer de nouvelles compétences en matière de production d'eau.

Deux politiques contradictoires

C'est donc sur ce dossier en général et sur celui plus particulier du projet de Cléguérec, que l'opposition se cristallise désormais. Hier après-midi, Jean-Pierre Le Roch (maire de Pontivy, président de Pontivy communauté et conseiller général), et Daniel Le Couviour (adjoint au maire de Pontivy et secrétaire du SDE), sont ainsi venus déposer leurs contributions à l'enquête publique. Pour l'un comme pour l'autre, la construction de cette nouvelle unité de production ne se justifie absolument pas... Sur le terrain du droit, ils estiment même que «le SDE n'ayant pas encore la compétence production d'eau potable, elle est illégitime pour déposer un dossier de ce type». Selon eux, le SDE poursuit des objectifs contradictoires. «Alors que le syndicat a lui-même exprimé sa volonté de réduire les prélèvements afin de maintenir la ressource, il veut augmenter ses capacités de production, relèvent-ils. Au final, contribuables et usagers vont financer deux politiques contradictoires».

Pour une baisse du tarif de l'eau

Au sur-dimensionnement des capacités de production, les élus locaux préféreraient optimiser le fonctionnement des usines existantes. «Celle de Pontivy n'est sollicitée qu'à hauteur de 47% de ses capacités et celle de Cléguérec à près de 80%», font-ils remarquer. Surtout, comme le démontre un récent rapport de la chambre régionale des comptes, «le prix payé par les usagers du Morbihan est supérieur à ce qu'il devrait être». Un système de calcul qui a tout de même généré un excédent cumulé de 10M€. «Au lieu de gaspiller cette cagnotte dans un projet inutile, l'intérêt public commande de retourner ces 10M€ aux usagers par une baisse immédiate des tarifs», affirment les élus. C'est désormais au commissaire-enquêteur de tirer ses conclusions, avant d'émettre un avis consultatif qui sera remis au préfet. En dernier ressort, c'est au représentant de l'État qu'il appartiendra d'autoriser ou non la construction de cette usine.

  • Dominique Perrot

Souce Le Telegramme

 

JFH

Publié dans Bretagne

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